Le procès-sus ! Encore aurait-il "fallus*" que vous le sachiez !
* Certaines fautes font partie de l'écriture !
Le saviez-vous ?
Pour les vidéoparodies, il faut :
- avoir une idée inspiration , un air connu qui te trotte dans la tête en fonction de l'actualité. Donc ça m'prends en pleine soirée ou sur le matin au réveil ! Parce qu'enfant t'as quand même passé pas mal de temps à entendre, voir non stop les variétés et divertissements bien pratiques pour la minorité oppressante et occuper les masses des riens alors autant que ça serve, ...hein !
- foncer sur ton ordi en te marrant , excitée de faire de l'arthérapie engagée par le rire sur le pire et trouver les vraies paroles et le karaoké qui va avec... parce que des fois tu en écris, comme de belles sur Brassens, mais le karaoké n'existe pas donc tu ne peux pas aller au bout de ton projet....
- tu réécris les paroles et absorbes l'univers de la chanson et son personnage. En général ça prend entre 10 et 30 minutes ! Hyper concentration....
- tu la chantes en répétition furtive pour corriger quelques couacs ou mots avec le karaoké. Environ 10 minutes. Tu mates les clips vidéos de l'époque et tu t'en inspires.
- Excitée comme un gamin qui fait une connerie et blague, tu imagines ton futur déguisement avec ce que tu as sous la main en décroissance ! Maquillage et déguisement, perruque, tu entres dans la peau de ton personnage à qui désormais tu donnes un nom rigolo. Tu es connectée à l'imaginaire et très concentrée, avec excitation jouissive. Dans un état que je qualifie de transe ! 🤣 15 à 20 minutes.
- tu prends désormais la photo de ton personnage pour annoncer la bonne nouvelle sur les réseaux de la venue de ceux qui habitent chez toi le temps d'une chanson (nocturne généralement ! ) et là tu te marres d'avance parce que tu vas faire marrer à l'autre bout de la France et tu te sais surveillée par les vilains qui attendent de pouvoir t'emmerder. mais tu es artiste auteur, et tu as le droit à la création et expression... alors, hein....on en profite encore pendant qu'on le peut même si l'espace de liberté est ténu et fragile.
- Tu branches ta caméra, ton micro, l'éclairage, vérifies le son, balances le karaoké avec sur ton pupitre les nouvelles paroles fraîchement écrites.... tu fais au moins 4 à 5 prises parce qu'évidemment tu fais des couacs, changes des mots pour mieux balancer au rythme et parfois tu redécouvres certaines chansons populaires et leur air. Pas facile de chanter juste et trouver la place de ta voix selon certaines chansons et personnages !
-Tu chantes et mimes comme tu peux parce que ce n'est pas facile de chanter des paroles nouvelles avec les yeux sur le pupitre et en même temps un jeu avec la caméra et le spectateur... tu te dis que c'est dommage de ne pas avoir de mémoire pour être libérée de cette contrainte d'attention aux paroles....
-Tu ris souvent de tes conneries à l'avance et tu n'as aucun complexe à te ridiculiser et t'enlaidir, en clown.
- Tu libères ton potentiel énergétique, ta colère, ton chakra gorge ! Et pas que ! ça , ça dure bien 40 minutes selon la difficulté. A chaque fois c'est un challenge, mais tu n'abandonnes jamais à ce stade et si y'a encore des couacs, tu les laisses, tant pis !
- ensuite tu récupères les prises de tournage et ruschs, tu te mets à la table de montage film.... tu fais tes effets, calques, titres, paroles en sous titres, ça prend entre 30 minutes et une heure.
Tu fabriques ton fichier de CLIP et tu diffuses sur ta plateforme.
- Tu balances sur tes chaînes pros et sites, et tu attends les résultats et retours... et souvent les lendemains, tu te demandes si c'est bien toi qui as imaginé de telles conneries à faire le clown sans complexes ! Parce que ta nature d'enfant était d'être timide mais là... quelque part à 52 ans , tu rattrapes le temps perdu à être trop sage ! Et la première en général, à qui tu envoies tes conneries, c'est à ta mère pour qu'elle se marre.... parce que si y'a bien quelqu'un qui chantait tout le temps, c'est ma maman ! Et là tu penses aussi à ton papa qui aimait se mettre une perruque et faire le con, et tu te dis que là où il est, il se marre aussi... car quand il était de ce monde, souvent tu lui chantais tes conneries au bout du fil !
Et par la suite... tu en fais du graphisme, des affiches, des tracts, des pochettes CD, et tu dis à tous ces personnages : merci d'habiter chez moi pour soigner ma "folie" d'artiste qui profite de la VIE et de son espace de liberté d'expression et de création.
Et merci à tous ceux qui partagent et suivent, relaient, visionnent pour en faire une manif autogérée sans risque de se faire gazer ou maltraiter, voire mutiler, violenter, stigmatiser et traiter de violents.
Il n'y a pas de création sans contraintes ! Créer c'est résister ! Résister c'est créer !
Stéphanie Muzard, paysan'artiste