Usurpation citoyenne.
Usurpation citoyenne.
Républicaine ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une ex UMP sans gêne.
Ecologiste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une naïve bobo irréaliste.
Altermondialiste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une dangereuse terroriste.
De gauche ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une socialiste, libertaire, anarchiste ou une extrême gauche.
Militante ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une embarrassante.
Engagée ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une enragée.
Anti-raciste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une islamiste.
Humaniste ?
Je ne le peux plus, on me prend comme une rêveuse utopiste.
Artiste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une assistée droguée activiste.
Féministe ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une marchandise néocapitaliste.
Poète philosophe ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une cata’strophe.
Sincère ?
Je ne le peux plus, certains condamnent mes mots verts.
Sensible ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une cible.
Pacifiste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une contorsionniste.
Antifasciste ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une communiste.
Intellectuelle ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une bourgeoise irréelle.
Manuelle ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une brêle.
Rurale ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une privilégiée caricaturale.
Patriote ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une nationaliste idiote.
Décroissante ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une pauvre feignante.
Optimiste ?
Je ne le peux plus, on me traite de conformiste.
Paysanne ?
Je ne le peux plus, on me condamne.
Naturelle ?
Je ne le peux plus, c’est surnaturel, vive le virtuel.
Sans religion ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une révolution.
Citoyenne ?
Je ne le peux plus, on me prend pour une péripatéticienne.
Je crois que je suis pourtant toutes ces interrogations.
J'étais. Je fus. Ma question :
Que vais-je être ?
Un souvenir peut-être...