Stéphanie Muzard : droit de réponse à Dominique Bousquet, maire de Thenon. (sur bitume)

Le contexte : 

https://sablonceaux-saujon-no-goudron.blog4ever.com/publications/12789775-l-integrale-de-la-reunion-publique-de-thenon-24-avec-documents

 

+ décision lundi 10 février au soir vote favorable à l'usine à bitume du conseil municipal de Thenon. Voir rapport du camarade Résistant Jean-Michel Prévost, lui-même artiste auteur.

 

 

 

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Rapport du résistant Jean-Michel Prevost https://www.facebook.com/groups/161271571952508/permalink/177733166973015/


DEMOCRATIE ET CAUSE TOUJOURS !

Nous étions une bonne cinquantaine hier soir a avoir pu, dans un silence aussi admiratif que respectueux assister à l’ exercice démocratique auquel se sont livrés nos élus.

Franchement, y’en a qui auraient des leçons à prendre...

Bref, ce fut beau, lisse, à la limite harmonieux, sous l’autorité paternelle du chef incontesté de l’attablée dont le laïus s’adressait autant, sinon davantage, à la foule présente qu’à ses collaborateurs.

Reprenant les arguments utilisés lors de la dernière réunion publique, lesquels consistent avant tout à mettre en avant la sauvegarde des emplois sur le bassin de la Communauté de Communes (il n’y a que Thenon pour ça alors, sérieux ? ), M. le Maire s’est cependant auto-saisi des questionnements et des craintes manifestées par les opposants, doutant certes de leur pertinence, mais se proposant néanmoins d’y apporter des réponses. Depuis jeudi dernier, M. le Maire s’est fendu d’une petite enquête personnelle à Terrasson et sait bien ainsi, que certes, il peut y avoir quelques bruits et quelques odeurs (donc quelques molécules quand-même, si ?.. non..? )... De là a en faire un drame...

Enfin, des réponses...

Entendons-nous, : il s’agissait ici d’enrober (big up à L&L ) nos légitimes appréhensions d’un nuage de mesures sécuritaires dont la responsabilité de l’ hypothétique mise en application dépendra du bon vouloir de M. le Préfet. Une manière élégante de se décharger d’un fardeau qui pourrait peser bien lourd dans l’avenir. Bien que responsable de manière revendiquée de l’implantation de l’usine et louant à cet égard son propre courage ( qualité qui ne s’oppose en rien à d’autres telles que lucidité, franchise, bienveillance, sens des responsabilités,...), la culpabilité des gênes et dégâts imposés aux populations reviendrait donc bien à M.le Préfet. C’est là ce qu’il fallait comprendre entre les lignes et nous sommes d’ores et déjà soulagés d’avoir ainsi un coupable désigné qu’il ne faudra pas aller chercher bien loin ( et certainement pas à Terrasson ) en cas de pépin. Ouf, c’est déjà ça !

Les-dites mesures, me demanderez-vous ? En réponse à quelques questions posées par quelques élus qui donnaient, pour le coup, l’impression de découvrir le dossier alors même qu’ils s’apprêtaient à prendre une décision lourde de conséquences - qu’ils l’aient découvert ou bien fait semblant, les deux hypothèses sont inquiétantes - et inscrites dans le compte-rendu de la réunion, elles sont les suivantes :

- Des mesures de protection contre les nuisances sonores et visuelles pour le voisinage (surtout, n’évoquons pas le problème essentiel : la pollution liée aux émanations )

- Une évaluation des risques par un bureau d’études agréé ( a posteriori..? voilà qui est pertinent ! )

-L’ établissement d’un comité de suivi

- Un contrôle tri-annuel et inopiné des installations, financé par l’entreprise (?)

Ce petit train de mesurettes mis en place au terme d’un jeu de questions-réponses que d’aucuns soupçonneraient d’avoir été préparé en amont, très mal interprété par les acteurs présents qui, si ils connaissaient bien leur texte, n’ont pas réussi à se rendre crédibles au point de pouvoir envisager une carrière de figurants, ferait donc s’il venait à être approuvé par M. le Préfet barrage à tous les risques que nous soulevons. Ouf, une fois de plus !

Perso, c’est sûr, je suis rassuré ! Tout le monde, d’ailleurs ! On peut dissoudre le mouvement et retourner dans nos chaumières en rêvant d’un parking bitumé par nos nouveaux voisins, industriels prévenants qui se feraient, convivialité oblige, un plaisir de nous octroyer une petite remise. Après tout, Thenon et goudron, ça rime, non ? Alors... De quoi on se plaint, merde !

Mais avant d’en arriver à la conclusion de cette soirée à suspense ( mais qu’allait donc décider le Conseil après avoir pris connaissance du pour - l’emploi - et du contre - d’imaginaires risques sanitaires et environnementaux efficacement jugulés par un éventuel train de mesures improvisé (?) dans l’instant - ), M. le Maire, n’écoutant que son courage qu’il réaffirmait au passage fustigeait du haut de sa bravoure les séditieux opposants qui osaient, sur les réseaux sociaux parler de «résistance» et s’emparer ainsi sans pudeur de la mémoire du Grand Général.

M. Bousquet, la résistance, il connaissait lui, le gaulliste ! Donc, pardon, en fait on ne résiste pas, on s’oppose, fin de la polémique.

Ses collaborateurs ayant pris la décision d’exprimer leur vote par bulletin secret, M. le Maire Bousquet exprimait une fois de plus à l’assemblée - et à ses conseillers disciplinés - la fermeté de son choix en faveur de l’implantation de l’usine ( un vote secret en moins, on économise du papier ) avant de laisser s’exprimer le choix des urnes.

La conclusion revenait à un de ses conseillers qui s’emparant d’un document préalablement rédigé lisait à voix haute quelques lignes dans lesquelles il exprimait son adhésion totale avec ce qui venait d’être dit. Un visionnaire, donc...

Bon, le suspense était éventé avant même la lecture des résultats. Demander un vote secret ( une première dans l’histoire de ce Conseil ) revenait à dire qu’on ne désirait pas assumer sa décision de manière publique. C’est donc que celle-ci allait déplaire...

Hé bien je vous l’donne dans le mille, Emile : ça a déplu !

Résultat de cette votation : 8 voix pour et 3 contre !

... J’oubliais : 3 abstentions !... De l’intérêt de revendiquer des responsabilités au sein d’une collectivité pour in fine se contenter de sublimer le vide. Bravo ! A ceux-là, même l’anonymat du vote ne leur aura pas semblé une garantie suffisante.

Quant aux autres, tous pourront laisser entendre qu’ils ont fait leur devoir. Le courage tant mis en avant par M. le Maire n’aura pas ruisselé jusqu’à sa base, mais il faut bien reconnaître que eux, il restent. C’est moins facile, du coup.

Bref, ite missa est, les jeux sont faits, roule ma poule et après moi le déluge !

A noter, pour l’anecdote, la réponse d’un conseiller à un citoyen qui lui demandait ce qu’il devait faire avec la maison qu’il venait d’acheter : « Et bien, Vendez! «.

.. Et la réflexion d’un partisan de l’usine : «Moi, j’ai pas d’enfants, alors...».

Cette petite farce démocratique se conclut donc par une fragile victoire du Maire sortant mais ne signifie en rien une défaite totale des opposants. Nous allons - et devons - rester mobilisés pour sauver nos villages et notre territoire de ce fléau écologique.

Dernier détail, M. le Maire : quand en préambule à tout ceci, vous évoquez un rendement horaire de 14 tonnes de bitume, vous commettez une erreur non-négligeable puisque la réalité est de 140 tonnes/heure.

Un défaut de maîtrise du dossier sur lequel, j’espère, ne se seront pas basés les élus pour accorder leur droit de venir nous polluer aux entrepreneurs..?

Et n' oubliez pas :

- Les promesses en l’air sont dans l’air du temps et le temps nous est compté -

 

 

 

PS, quelques retours sur ce texte :

 

avis de Mr Jean-Guy Branger, ami et soutien, ex sénateur sous la 5ème République, né en 1935,  : "Bien dit...j’apprécie"

 

  • Député de la Charente-Maritime de 1977 (à la suite du décès d'Albert Bignon, dont il était le suppléant) à 1997 (battu par le socialiste Bernard Grasset)
  • Vice-président du conseil général de la Charente-Maritime
  • Maire de Surgères
  • Président de la Communauté de communes de Surgères
  • Président du Pays d'Aunis
  • Président du Centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Charente-Maritime
  • Président de l'office départemental HLM de la Charente-Maritime

Distinctions

Jean-Guy Branger est chevalier de la Légion d'honneur.

 



11/02/2020
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