à mon épicier Xavier

A mon ami l’épicier Xavier Couturier et à sa compagne Marie-Paule.

Xavier avait 44 ans.

Son cœur s’en est allé de bon matin Lundi 16 janvier 2012.

Son cœur parti, c’est le cœur même du village qui s’éteint soudainement, l’espace d’un moment de deuil suspendu aux falaises ocre teintées de crêpe noir.

Son sourire complice et serviable d’ami commerçant dynamique et indispensable à la survie de notre village nous manque déjà cruellement.

C’est comme si exceptionnellement, Xavier, tu étais parti en vacances, avec un simple mot accroché en vitrine :

« fermeture exceptionnelle pour cause de congés ».

 

Mais Dieu que ces vacances sont longues.

Elles dureront tant que notre souffle de mémoire intime à nous, âmes du village et des alentours, pourront perpétuer ton souvenir.


Toi, qui faisais partie intégrante de notre vie quotidienne, de notre consom’action.
Lui, petit homme rond sympathique à l’accent chantant, les yeux rieurs plein d’affection et d’attention, prompt à rendre de menus services si indispensables au lien social de notre petit bourg de 100 âmes, et d’autres âmes de notre vallée du Célé.


Lui, … toi, enfin,… mon épicier, NOTRE épicier, en qui nous avions tous, je le crois,  une confiance réciproque et pour lequel nous avions tous de l’estime, jeunes ou vieux, de racines ou de coeur. Je ne te connaissais pas de défaut.


Pour nous tous, le choc est rude.

Tu as quitté inopinément ta boutique si vivante, si pleine de sens humain. Tu nous laisses orphelins, avec nos paniers, nos cageots que tu n’iras plus garnir de ces produits de qualité que tu allais avec plaisir chercher pour nous.

Ta petite camionnette bleue sillonnant la vallée,

tes vieilles mobylettes de collection stationnées aux portes de ta caverne d’Ali baba où l’essentiel de notre alimentation quotidienne siège,

ton clope au bec et ton café offert sur quelques tonneaux de bois de récupération,

nos discussions engagées en terrasse à l’ombre des platanes, haut lieu de fréquentation unique du village,

nos commentaires sur l’actualité, et les couvertures des quotidiens et magazines…

tes petits cadeaux faits à nos enfants, les sucettes pierrot gourmand au caramel naturel tendues avec ton sourire affectueux, tes invendus et  denrées périssables que tu préférais donner plutôt que de jeter…

Chez toi, nul besoin de cartes de fidélité, de pièces à caddys, de cartes d’identités, de tapis roulant, de détecteur de code barre…. Chez toi et chez Marie –Paule, nous sommes fidèles et tenons à le rester malgré tes vacances prolongées au creux de cette terre que tu aimais et que tu as choisie. Tu nous aimais et nous t’avons choisi.


Xavier, c’est avec tendresse et amour, que je t’écris ce dernier message lancé sur cette toile comme une bouteille à partager sans modération.
Tu sais, j’en suis certaine, combien tes pays’âmes t’aimaient. Puisqu’il n’était pas rare, pour ma part, de te le dire à chaque occasion de tes rares absences.

Tu aimais ton travail, tu ne comptais pas tes heures.

Et nous comptions sur toi sans compter les heures.

Faire ses achats chez toi et Marie Paule, c’était du bon temps, du temps gagné, du temps heureux, du temps utile, du temps précieux.


A Marie-Paule, ta compagne, je veux par ce message d’amitié et de condoléances, dire publiquement qu’elle pourra compter sur ses fidèles clients et amis, sur ses voisins pour poursuivre ton- votre- œuvre ô combien sociale, ô combien indispensable à notre village et notre vallée, ô combien ton cœur manquera aux nôtres.

 

Mais nos cœurs, ensemble avec celui de Marie-Paule continueront de battre pour que jamais ne s’éteigne ta boutique, notre boutique, et pour que celle-ci reste vivante afin de donner un peu de lumière, même en hiver,  à l’ombre de nos falaises et de notre vallée secrète et majestueuse où tu dors désormais.
La pesée des fruits et légumes frais a fait place, un instant,  à la pesée des âmes.

La rivière Célé murmurera ton nom longtemps.
Bientôt les grillons de nos causses rechanteront. Pour l’heure, c’est un peu l’hiver mais le rythme des saisons se poursuit malgré tout. Sans oublier certaines paroles, certains regards, certains rires.  Je te dédie Jacques Brel., « voir un ami pleurer » et Michel Jonasz, « Vieux style »

Et à Marie-Paule, je lui souhaite infiniment de courage. Nous restons sur terre, ensemble, et avec elle.

Marcilhac-sur-célé, le 25 Janvier 2012.
Mes sentiments les plus sincères et mes condoléances affectueuses les plus vives.
Stéphanie.

 

 

Lyrics to Vieux Style :

 

écoutez ici : http://www.musicme.com/Michel-Jonasz/albums/Ou-Vont-Les-Reves---0724354306426.html?play=03

 

 

Il siffle un air de sa jeunesse
Et son fils trouve ça débile
Blowing in the wind yes
Connaît par coeur Blueberry Hill

Parle encore avec tristesse
De l'époque des anciens billets de mille
Se souvient du houla-hop
Avec des larmes de crocodile
Et tous les gens l'appellent vieux style

Il dit que c'est dur aujourd'hui
Sans Cochran Eddy sans Haley Bill
La radio sans Lucien Jeunesse
Le tour de France sans Jacques Anquetil

Comment frimer les gonzesses
Y'a plus de belles automobiles
Lui a gardé sa DS
Et tous les gens l'appellent vieux style
Vieux style vieux style vieux style vieux style
Tous les gens l'appellent vieux style

Simca mille et Dauphine
Mon amour Marilyn
Brel sur scène
De Gaulle une embuscade
Derrière les barricades
Kopa capitaine
Kopa capitaine
Kopa capitaine

Mais les belles années disparaissent
Comme les ch'winge à la vraie chlorophylle
Adieu Cochran Eddy
Adieu Buddy adieu Haley Bill
Voilà les cheveux qui se font la malle
Voilà la vieillesse qui se profile
Le dos qui fait un peu mal
Le twist qu'est devenu difficile
Et tous les gens l'appellent vieux style

Il dit que c'est dur aujourd'hui
Sans Cochran Eddy sans Haley Bill
La radio sans Lucien Jeunesse
Le tour de France sans Jacques Anquetil

Comment frimer les gonzesses
Y'a plus de belles automobiles
Lui a gardé sa DS
Et tous les gens l'appellent vieux style
Vieux style vieux style vieux style vieux style
Tous les gens l'appellent vieux style

Simca mille et Dauphine
Mon amour Marilyn
Brel sur scène
De Gaulle une embuscade
Derrière les barricades
Kopa capitaine

L'Algérie à la une
Premier pas sur la lune
Just Fontaine

BB jouait Vadim
Youri Gagarine
Mon amour Marilyn
Mon amour Marilyn
Mon amour Marilyn

Il siffle un air de sa jeunesse
Et son fils trouve ça débile

 

 

 

Lyrics to Juste Une Bouffée D'air Pur :
Juste une bouffée d'air pur
dans la douceur du soir
et la vie qui passe comme un rêve

il faut l'éternité pour comprendre un regard
les chevaux rue Brançion marchaient vers l'abattoir
et c'est mon enfance qui s'achève

le ciel si bleu d'azur, la neige sur le trottoir
il faut l'éternité pour saisir un regard
les reflets de lune sur la grève


les faire battre le pavé
ils disent le grand départ
le dernier jour qui s'achève
il faut savoir aimer pour comprendre un regard

j'aimerai revoir encore ces chevaux du hasard
et les instants de clarté brève
le ciel si bleu d'azur, la neige sur le trottoir

juste une bouffée d'air pur dans la douceur du soir
et la vie qui passe comme un rêve
et le vie qui passe, comme un rêve

 

http://www.musicme.com/Michel-Jonasz/albums/Ou-Vont-Les-Reves---0724354306426.html?play=11 






25/01/2012
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